Histoire de Daniel Swarovski
1880,
Daniel Swarovski a 18 ans quand il prend le chemin de Paris.
C'est son père, artisan verrier, qui a organisé
le voyage, afin que le jeune homme y termine sa formation avant
de reprendre le flambeau de la manufacture paternelle de Bohème.
Diaporama de 31 photos
Résultat à la hauteur : 127 ans plus tard, la
cinquième génération des Swarovski dirige
encore d'une main de maître l'entreprise !
Plus de 17 000 personnes travaillent pour la marque au cygne
dont le chiffre d'affaires dépasse les 2 milliards
d'euros. Retour sur l'histoire d'un succès
étincelant.
Haut lieu de la mode, « Ville lumière »,
Paris fascine d'emblée le jeune tailleur de verre
venu y présenter sa première invention, une machine
à sertir les pierres de cristal. C'est sa décou
verte du monde de la haute couture qui confirmera le choix de
sa vocation, et spécialement le travail de Gabrielle
Chanel. Elle déteste les vraies pierres et préfère
utiliser la beauté subtile de la pâte de verre
et des cristaux pour rebroder ses modèles. Les 1 000
reflets des cristaux, sublimés par l'éclairage
électrique (la Fée Électricité vient
de voir le jour) fascinent les coquettes, le matériau
scintillant emporte tous les suffrages et devient un des emblèmes
de l'élégance « à la française
». Daniel Swarovski rentre alors en Bohème avec
une idée précise : élaborer un nouveau
procédé de fabrication et de taille des cristaux,
et en fera l'oeuvre de sa vie…
Des secrets de fabrication bien gardés
C'est à Wattens, en Autriche, que Daniel Swarovski
installe son usine en 1895. Il laisse derrière lui sa Bohême
natale, pourtant fameuse pour l'excellence de ses cristalleries,
dans le souci de se distinguer de cette concurrence en prenant
ses distances. Une idée marketing avant l'heure et qui
va fonctionner à merveille ! Il n'a de cesse de réinventer,
de perfectionner la fabrication des cristaux, il modifie la base
de silice et de sodium, augmente la teneur en plomb, peaufine
facettage, ajoute un apprêt d'argent… 1 400 petits
cristaux Swarovski valent aux alentours de 30 €.
Le génial inventeur met au point une recette inédite
dont le secret des composants et des techniques est aujourd'hui
encore farouchement gardé. Comme dans la légende
de fabrication de Coca-Cola, les ouvriers qui fabriquent les
fameux petits cristaux ne connaissent du procédé
que l'étape dont ils sont chargés…
En 1911, avec ses trois fils, Wilhelm, Friedrich et Alfred,
Daniel Swarovski fonde une usine de production de cristal capable
de fournir une matière brute et d'une pureté
à nulle autre pareille.
Un siècle d'invention
Cela fait déjà plus d'un siècle que
les cristaux scintillent sur les robes et accessoires des élégantes,
et malgré tout ce temps et les pièges des modes
changeantes et versatiles, l'engouement pour le strass
n'a pas faibli. Si la marque a réussi à
conserver son leadership, c'est en optant pour un renouvellement
continu de sa gamme et en s'attaquant à d'autres
secteurs que la mode et la bijouterie. En 1919, c'est
la création d'une usine de produits abrasifs et
d'instruments de meulage Tyrolit, à Schwaz, en
Autriche. En 1925, c'est l'invention des réflecteurs
réfléchissants utilisés comme systèmes
de signalisation dans la sécurité routière,
qui sont présentés comme une première mondiale.
Dans années 30, la marque lance les galons à coudre
ornés de pierres en cristal, une innovation qui ouvre
des horizons aux grands couturiers parisiens et aux fabricants
d'accessoires. Toujours chouchou des podiums, le cristal
s'affiche aujourd'hui dans de nombreux défilés,
comme celui du créateur Giambattista Valli. Les années
d'Après- Guerre voient la création de Swarovski
Optik à Absam, en Autriche, qui produit des instruments
optiques de précision destinés à la chasse
et à l'observation de la nature. Mais la haute
couture n'en finit pas d'apprécier les créations
de Swarovski. En 1955, Manfred, le petit fils de Daniel, développe,
en coopération avec Christian Dior, un nouveau coloris
à effet chatoyant. Le couturier désirait obtenir
une pierre qui rappellerait la magnificence des miroirs du château
de Versailles éclairés par les chandeliers : «
L'Aurore boréale », qui reproduit les couleurs
de l'arc-en-ciel, est née. La disparition du patriarche,
en 1956, ne freine en rien le succès de la marque. Dans
les années 60, les plus prestigieux monuments, comme
le Metropolitan Opera ou le château de Versailles, font
appel à ses services pour leurs luminaires. Aujourd'hui,
c'est l'académie des César qui plébiscite
le savoir-faire de l'entreprise Swarovski pour décorer
la scène de la cérémonie 2007.
Incursion dans la déco
C'est en 1976 que le grand cristallier entre officiellement
dans les maison des consommateurs, avec une petite souris en
cristal, première de la gamme Silver Crystal de Swarovski,
qui comprend aujourd'hui plus de 160 objets dont les derniers-nés,
relookés, ont été baptisés les Lovlots.
L'année suivante signe le lancement d'une
première ligne de bijoux de fantaisie, puis, en 1989,
d'une ligne haute couture Daniel Swarovski, fondée
en coopération avec de grands couturiers. Pour l'univers
du textile, de belles avancées dues à l'inventivité
de la marque sont aussi à noter, comme le Crystal Mesh,
un maillage flexible incrusté de pierres de bijouterie
en cristal, ou encore le Crystal Fabric, une méthode
permettant d'ajouter une multitude de cristaux de taille
minuscule sur un matériau leur donnant ainsi un effet
chatoyant. Et c'est bien entendu dans le secteur des luminaires
que toute la beauté des cristaux Swarovski se révèle.
Les designers s'en emparent pour créer des modèles
féeriques ou iconoclastes.
La mode étincelle
Dans la recherche de nouvelles innovations, Swarovski s'associe
régulièrement avec les plus grands créateurs
pour célébrer de prestigieux mariages entre le
cristal et la mode. En lingerie, Lise Charmel, Lejaby, Chantal
Thomass, Aubade, Christies ou encore Barbara ont joué
le jeu et présenté, au salon Mode City 2006, une
collection balnéaire étincelante. En 2006 toujours,
au salon Bread & Butter de Barcelone, on a pu découvrir
d'autres partenariats créatifs d'envergure. Les grands
noms du sportwear et du streetwear se sont emparés des
petits cristaux magiques pour en parsemer leurs collections.
Pepe Jean's, Marithé & François Girbaud, Puma
ou encore Guess ont soumis les tops, jeans, robes, sacs, ceintures,
vestes en cuir et basket au traitement Crystal Energy de Swarovski,
dévoilant ainsi la polyvalence du cristal et soulignant
son rôle éblouissant dans la mode d'aujourd'hui.
Le high-Tech n'est pas en reste
La mode du « all customize » frappe encore plus loin
! Les clés USB Solid Alliance, les coques de téléphone
portable, les ordinateurs et même les voitures (Beauty de
PGO Automobile) s’habillent de Swarovski… Un site
internet se propose de personnaliser de cristaux les objets fétiches
des coquettes. Plus de renseignements sur www.fashionphenomenon.com