Nov 302008
Diesel souffle cette année ses 30 bougies. Depuis 1978, le label de Renzo Rosso est devenu la référence denim. Le fondateur italien, la cinquantaine, un brin mégalo, voulait célébrer cet événement dignement. Le 11 octobre, il conviait amis et fans à une fête internationale, de 24 heures, en simultané dans 17 villes. De Tokyo à Milan, de Paris à Oslo, le business man du jean s’est accordé les services des meilleurs DJs pour fêter 30 ans de succès. Et pour annoncer tout cela, une vidéo promo détournant des films pornos qui a fait le tour d’internet. Renzo Rosso est aussi le propriétaire du groupe Only the Brave qui détient aujourd’hui Maison Martin Margiela, Dsquared2 et Viktor & Rolf.Rencontre avec l’homme qui vaut 1,3 milliard d’euro. |
Quelles sont vos impressions concernant ce 30ème anniversaire ?Je suis très fier de ce que j’ai réalisé ces 30 dernières années. Quand j’ai monté ma boîte en 1978, je voulais créer un label avec une forte identité, qui inspire des émotions et connecte les gens entre eux. Après tant d’années à travailler à son développement, Diesel est parvenue à devenir une marque lifestyle ouverte à 360°, créant un véritable dialogue avec ses adeptes du monde entier. C’était pour moi le plus important, la consécration et c’est pourquoi je suis très fier aujourd’hui. |
Comment ont évolué la mode et le jeans depuis 1978 ?Il y a trente ans, nous étions les premiers à introduire le concept du jean premium sur le marché. Nous avons été à l’origine d’une petite révolution en amenant avec nous, une nouvelle façon de porter le jean, qui a ensuite été imitée par d’autres marques. |
Comment expliquez-vous que vos jeans soient devenus cultes?Nous avons atteint le statut d’experts dans le marché du denim à partir du moment où nous avons eu des fans de notre traitement vintage. N’oublions pas que nous créons chaque année 7 millions de jeans 5 poches, avec cette capacité de décliner 880 références pour que tout le monde trouve son style. |
Quels sont pour vous les événements marquants de la mode ces 30 ans dernières années ?L’évolution de ma boîte, je pense, reflète celles de la société et de l’économie globale. Par exemple, la Diesel TV en 1990 est le symbole du changement dans la manière de communiquer des marques. Notre premier flagship store à New York en 1996, sur Lexington Street est le symbole de l’expansion des marques à l’international. En 2000, avec l’acquisition de Staff International, nous avons pris un vrai tournant en lançant un prêt-à-porter premium, haut de gamme. En 2004, la création d’une unité dédiée aux sacs et chaussures (photo) révèle l’importance de l’accessoire dans le business. Enfin en 2008, le lancement du label, Diesel Black Gold reflète les nouveaux besoins du marché et les nouvelles exigences — très pointues — des clients. |
Pouvez-vous nommer vos icônes mode de ces 30 dernières années ?Je n’ai pas vraiment d’icônes spécifiques. Je m’inspire simplement des jeunes cool que je croise dans la rue, lors de mes différents voyages. |
Vous avez organisé une soirée de 24 heures en simultané dans 17 villes. La folie des grandeurs ?Ce 30ème anniversaire était l’occasion de prendre du plaisir et de faire la fête avec tous les adeptes de Diesel dans le monde. Le 11 octobre, j’étais à New York pour le final de cette grande fête avec tous les fans de Diesel, mes amis connus ou pas et tous ceux qui avec une passion constante ont fait de Diesel ce que c’est aujourd’hui. |
Sophia Kokosalaki, Maison Martin Margiela, Dsquared2… Etes-vous vraiment intéressé par ces jeunes labels ? Business ou amour de l’art ?Avant tout, je suis complètement fan de tous ces créateurs, plus fan que propriétaire. La liberté de créer fait partie de mon ADN. Je me rends disponible pour tous mes créateurs, autant dans le savoir-faire que pour les problèmes de production et distribution. Je veux qu’ils puissent se focaliser sur la création. J’ai toujours admiré la créativité à l’état pur, libre, innovante et spontanée. C’est pour cela que je veux développer dans l’avenir ma ligne premium — je préfère ce terme que luxe. |
Justement, comment envisagez-vous le futur ? Comptez-vous développer toujours plus votre groupe, Only the Brave ?Je veux garder la même ligne de conduite. Innover et surprendre mes fans avec des nouveaux produits et projets. Comme Diesel a révolutionné la façon de porter le jeans — de jour comme de soir -, nous aimerions apporter quelque chose de nouveau avec le groupe Only the Brave. Innover, donner une nouvelle idée du luxe pour révolutionner le monde du prêt-à-porter. En faisant cela, j’aimerais construire un groupe référence pour la mode du futur. |
Propos recueilli par : Par Julie de los Rios |
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