Chez Vuitton, le défilé commence à l’heure et les rédactrices en train de discuter se bousculent pour trouver leur chaise. Après une relecture assez vertigineuse en hommage au style Loulou de la Falaise la saison précédente, Marc Jacobs semble avoir revu la version remasterisée du Lola Montes de Max Ophüls, ressorti sur les écrans il y a peu. Soit une ribambelle de Courtisanes, de filles habillées dans des robes froncées, plaquées de rubans ou plissées, des couleurs aussi douces qu’un beige fond de teint et un rose crémeux, des nœuds pour habiller des bottines vernies au talon comme un pied de meuble du Second Empire. La collection respire l‘humour qui sied si bien à l’univers du créateur. Pour Vuitton, Marc Jacobs a réinventée Nana, l’héroïne de Zola aux mœurs émancipés, mais avec toute l’audace et la connaissance d’un style en phase avec son époque. Cette Cocotte version 2009 force le sourire, apporte la gaieté : elle apprécie plus que tout les fanfreluches, les froufrous, et n’hésite pas à enfiler la veste démesurée à larges épaules de son amant débonnaire sur une robe courte gonflée d’une faille de soie rose shocking. Depuis quelques saisons, Marc Jacobs excelle en rebondissements stylistiques. Sa mode spirituelle s’est allégée, jouant avec les artifices de la manière la plus enjouée. Si Sofia Coppola décidait de donner sa version personnelle et actuelle d’un film dédié au Second Empire, ces vêtements pourraient parfaitement l’inspirer… | |||
récit : Vogue |