C’est au lapidaire de choisir la taille d’une pierre, celle qui permettra le passage idéal de la lumière tout en éliminant les éventuelles inclusions et en perdant le moins possible de matière.Un peu trop plate, un peu trop épaisse, et une taille peut affecter tout l’éclat et la brillance de la pierre ! Il existerait quelque 350 tailles répertoriées, selon le diamantaire De Beers. Ensuite, c’est aux joailliers de choisir les tailles qui conviennent le mieux à leurs créations.Ils ne se cantonnent plus aux traditionnelles brillant ou princesse: Victoire de Castellane et Hélène Courtaigne-Delalande raffolent du cabochon, Marie-Hélène de Taillac ne jure que par la briolette. Certaines maisons comme Montblanc ou Korloff préfèrent de nouvelles tailles qui ont la forme de leur logo.…
Cette taille lisse et bombée comme le sommet d’un crâne (le nom vient du vieux français « caboche ») est la plus ancienne : en effet jusqu’au XIIIème siècle, date à laquelle on commence à mettre au point une taille plus sophistiquée à facettes, les lapidaires polissaient les gemmes.
Le cabochon qui sert à mettre en valeur l’intensité de la couleur est souvent réservé aux plus grosses pierres. Il est aussi l’apanage des pierres opaques et des pierres à inclusions, ces défauts qui se produisent lors de la cristallisation.
La forme bombée du cabochon crée alors un effet loupe qui sublime aiguilles de rutile, ailes de papillons, etc. Comme par magie, ces inclusions se métamorphosent en effets spéciaux…
Les joailliers ont redécouvert la briolette caractérisée par un agencement de facettes en losanges qui forment comme un habit d’arlequin. L’Inde a joué un rôle déterminant dans l’utilisation et la diffusion de cette taille : c’est au milieu du XVIIème siècle qu’elle se développe en Europe grâce à l’intensification des échanges avec ce continent qui regorge de pierres de couleur et qui excelle dans cette taille. Au XIXème, elle est très en vogue sur les diadèmes : pas un qui n’en soit orné, comme celui que Nitot créa en 1810 pour l’impératrice Marie-Louise. Les briolettes de diamants font alors vibrer les émeraudes… Les raisons de l’engouement actuel ? Comme elle n’a ni recto, ni verso, la pierre n’a pas besoin d’être sertie : elle est donc en contact direct avec la peau. Et quand elle bouge et s’anime, ses nombreuses facettes captent incroyablement la lumière de toutes parts.
Pourquoi se limiter aux tailles déjà existantes et ne pas inventer sa propre taille ? En 1999, Tiffany créé Lucida, une taille avec une couronne à degrés et des angles larges. Aujourd’hui, Korloff a déposé un modèle à 65 facettes avec son nom gravé sur la collerette. « Nous voulions mettre en avant notre savoir-faire de diamantaire et nous différencier des autres maisons plus préoccupées par le design », explique Daniel Paillasseur pdg de Korloff.
Mellerio a créé la Mellerio Cut, un ovale asymétrique à 57 facettes. Chanel en invente une en forme de camélia. De son côté, Montblanc a récemment mis au point une taille en étoile, qui reprend exactement la forme de son logo.
Avantages: ses tailles sont bien plus difficile à imiter et ont peu de chance d’être copiée ou transformée. |