Podium gris Dior. Parc de château qu’on aperçoit entre deux colonnades de marbre… Le décor est planté, celui d’une élégante en sa demeure. Le premier passage pose le principe, aussi graphique qu’une photo d’Irving Penn dans les années 1950, lorsque Lisa Fonsagrives, sa femme, célèbre mannequin de l’époque, posait pour lui. Quintessence de l’allure des années New Look lancée par Christian Dior avec sa collection de 1947. John Galliano retravaille la basque de la veste du célèbre tailleur Bar dévoilé cette année-là et en fait un corset coqué sur les hanches, le renvoyant du coup aux créatures de Mugler, carénées comme des guêpes.
Taille étranglée, hanches rondes, carrure naturelle posent la jurisprudence de la silhouette. Ensuite, Galliano drape un nœud géant qui coule de l’encolure, sinue à la taille. De la pure magie. Lorsque apparaît le fourreau de tulle noir à quille incrustée de chantilly sur une guêpière, la matrice de la collection apparaît clairement. Plus doux, les céladon, lilas, ciel, rose poudre, caramel ou beige nu teintent, comme une gouache, les jupes transparentes de mousseline ou d’organza brodées de lanières de cuir, de perles nacrées. Sous les vestes corsetées, à travers les mousselines, les jambes apparaissent nues jusqu’aux fesses, un contraste qui provoque des indiscrétions sexy.
L’imprimé léopard de Misia Sert, muse et amie de Christian Dior, se réfère aux années fondatrices de la maison de l’avenue Montaigne. John Galliano avec sa haute couture automne-hiver 2008–2009 vouée au glamour de cette époque-là célèbre ainsi les fondamentaux de la griffe. Au final, il apparaît sérieux, théâtral, concentré. So Dior.
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