Un article paru dans le Monde de l’Economie :
La plus convoitée des pierres précieuses ne connaît pas la crise. La demande mondiale de diamants va croître de plus de 6 % par an jusqu’en 2020, dépassant largement la croissance de l’offre, ce qui fera augmenter les prix de ces pierres précieuses, selon une étude du cabinet Bain & Company pour l’Antwerp World Diamond Centre (AWDC), publiée mercredi 11 avril.
“Même dans le scénario de croissance le plus conservateur, les prévisions sont clairement très positives pour le secteur de 60 milliards de dollars que constitue la joaillerie de diamant”, estime le cabinet.
Selon l’étude, la demande en diamants, liée à celle de joaillerie et au marché des produits de luxe, sera soutenue par l’Inde et la Chine grâce au doublement attendu des classes moyennes dans ces pays d’ici à 2020.
“L’appétence pour les diamants de grande qualité en Chine et en Inde va croissant, note l’auteur du rapport, Gerhard Prinsloo, mais les industriels ne doivent pas relâcher leurs efforts aux Etats-Unis, car ils restent incontestablement aujourd’hui le débouché numéro un sur le marché.” En parts de marché, l’Inde et la Chine représenteront environ 30 % à l’horizon 2020, à égalité avec les Etats-Unis.
L’offre, quant à elle, ne devrait croître que de 2,8 % par an, ce qui conduira à un état de “pénurie structurelle”, selon Bain, qui estime que les chaînes de distribution vont donc devoir “reconsidérer leurs stratégies d’approvisionnement en diamants”.
“PLACEMENT FINANCIER”
Ces tensions pousseront les prix à la hausse, particulièrement pour les diamants de grosse taille, un phénomène qui pourrait être accentué par “le potentiel du diamant en tant que placement financier”.
Par ailleurs, le rapport préconise des efforts de transparence sur ce marché, avec notamment “la création d’un marché d’échange des diamants polis”, “la définition de critères qui classifieraient les diamants en produits de placement” et “la réduction de l’éventail de prix, puisqu’on compte de 12 000 à 16 000 prix différents aujourd’hui”.
Au cours des 50 dernières années, la production de diamants s’est diversifiée vers la Russie, l’Australie et le Canada, qui sont venus s’ajouter au continent africain pour atteindre 133 millions de carats produits en 2010, rappelle l’étude.
D’ici à 2020, Bain prévoit que la production annuelle va quasiment atteindre 175 millions de carats et dépasser le pic de production observé en 2007 avant la crise. La joaillerie et les applications industrielles sont les deux principales utilisations du diamant, mais la première compte pour 95 % de la valeur totale des diamants naturels.
Le Monde.fr avec AFP | 11.04.2012 à 17h41.