700 invités au lieu de 2000, et embargo sur la traditionnelle fête hype : l’humeur a l’air en berne chez Marc Jacobs où Robert Duffy, président, déclare clairement (au WWD) « que ce n’est pas le moment de dépenser de l’argent pour amuser le monde entier ». Le designer, lui, reste bien décidé à poursuivre sa relecture mode du moment, décalcomanie d’images, sa méthode de travail préférée. Cette saison, cap sur les années Klaus Nomi. Coiffure, make up et panoplie sont raccord à l’extravagance hantée du contralto, rehaussé par la vision couture d’un Marc Jacobs toujours plus amoureux de son métier. Toutes les silhouettes balancent entre le circus et l’atelier grand chic des années Palace, Studio 54. Sur le fil du rasoir, les babydolls tracent leur piste entre comique de rue et l’élégance des beaux quartiers. La petite jupe ballon sur cardigan à découpes en cashmere et leggings à volutes entre en piste, déjà bousculée par les maquillages vaudevillesques, les coiffes barbe à papa, les pierreries en surenchère. Les volumes amplifiés, les épaules sculptées au burin, les pans carrés flottants posent les premiers repères. Mise à plat, la collection est bourrée d’achats coups de coeur, de la cape en astrakan blanc, à la veste à capuche triangulaire, du jean bleu ciel à taille haute et jambe étroite, à la blouse de satin noire oversized. Les manteaux géométriques affichent les couleurs DayGlo de la rave party sous acide, rose chamallow, vert pomme, orange vitamine, purple acide. Paillettes et brocards jettent des éclats de lumière « cheap and chic », bleu, violet et or. Les robettes du soir en satin luisant se plissent en accordéon et s’évasent en pans flottants, un rêve de clown triste ou de marquise déclassée, à porter sur bottines à noeuds rose.
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