Automne-Hiver 2008–2009 — Dior

 Tendances Mode  Commentaires fermés sur Automne-Hiver 2008–2009 — Dior
Juil 312008
 

Podium gris Dior. Parc de châ­teau qu’on aper­çoit entre deux colon­nades de marbre… Le décor est plan­té, celui d’une élé­gante en sa demeure. Le pre­mier pas­sage pose le prin­cipe, aus­si gra­phique qu’une pho­to d’Irving Penn dans les années 1950, lorsque Lisa Fon­sa­grives, sa femme, célèbre man­ne­quin de l’époque, posait pour lui. Quin­tes­sence de l’allure des années New Look lan­cée par Chris­tian Dior avec sa col­lec­tion de 1947. John Gal­lia­no retra­vaille la basque de la veste du célèbre tailleur Bar dévoi­lé cette année-là et en fait un cor­set coqué sur les hanches, le ren­voyant du coup aux créa­tures de Mugler, caré­nées comme des guêpes.

Taille étran­glée, hanches rondes, car­rure natu­relle posent la juris­pru­dence de la sil­houette. Ensuite, Gal­lia­no drape un nœud géant qui coule de l’encolure, sinue à la taille. De la pure magie. Lorsque appa­raît le four­reau de tulle noir à quille incrus­tée de chan­tilly sur une guê­pière, la matrice de la col­lec­tion appa­raît clai­re­ment. Plus doux, les céla­don, lilas, ciel, rose poudre, cara­mel ou beige nu teintent, comme une gouache, les jupes trans­pa­rentes de mous­se­line ou d’organza bro­dées de lanières de cuir, de perles nacrées. Sous les vestes cor­se­tées, à tra­vers les mous­se­lines, les jambes appa­raissent nues jusqu’aux fesses, un contraste qui pro­voque des indis­cré­tions sexy.

L’imprimé léo­pard de Misia Sert, muse et amie de Chris­tian Dior, se réfère aux années fon­da­trices de la mai­son de l’avenue Mon­taigne. John Gal­lia­no avec sa haute cou­ture automne-hiver 2008–2009 vouée au gla­mour de cette époque-là célèbre ain­si les fon­da­men­taux de la griffe. Au final, il appa­raît sérieux, théâ­tral, concen­tré. So Dior.

Dior
Dior
Dior
Dior
Share

Automne-Hiver 2008–2009 — Chanel

 Tendances Mode  Commentaires fermés sur Automne-Hiver 2008–2009 — Chanel
Juil 312008
 

« Un jour, j’ai assis­té à un concert de pia­no d’Hélène Arnault et de Bri­gitte Enge­rer… Tout est par­ti de là. C’est le buf­fet d’orgue de la Salle Gaveau qui m’a ins­pi­ré », expli­quait Karl Lager­feld avant le défi­lé Cha­nel. De fait, sous la ver­rière du Grand Palais, des tubes d’acier captent le soleil de juillet. Un chaud et froid qui pro­vient éga­le­ment de la palette de la col­lec­tion qui décline les tons de gris, oxyde, mer­cure, acier, inox… À la taille, ou entra­vant les genoux au niveau de l’ourlet, les tuyau­tés contraignent le volume ou créent des ampleurs fron­cées. Ain­si, les jupes corolle alternent avec des modèles bal­lon cou­pés dans le taf­fe­tas de soie, la faille et le satin duchesse, étoffes rêvées pour théâ­tra­li­ser les volumes.

Par­fois, une manche lam­pion en super­po­si­tion de tulle, des épaules à la car­rure tour­billon­nante dans un enrou­le­ment de satin de soie ou un volume en bec entre les omo­plates rendent cette haute cou­ture presque expé­ri­men­tale. Les fabu­leuses petites mains de Cha­nel trans­forment cette col­lec­tion en labo­ra­toire de vir­tuo­si­té. Tous les tuyau­tés, en crin ou en tulle, sont bien sûr réa­li­sés à la main, comme les colom­bages de mous­se­line noire sur tweed.

Les per­ruques années 1920 et l’œil à la pau­pière gris fer semblent sor­tir des films de Mur­nau. Mal­gré l’excellence de l’exercice, la col­lec­tion ne s’inscrit pas par­mi les plus « cha­ne­li­santes » que la griffe ait pro­duites, mais prouve que Karl Lager­feld sait sor­tir des sen­tiers bat­tus avec brio et une inven­ti­vi­té tou­jours renou­ve­lée. Même les camé­lias qui emplissent une capuche au dos d’une robe longue sont pas­sés au gris sou­ris. Un Cha­nel hors norme, par­fois aus­si impo­sant que les grandes orgues dont il s’inspire. Ite mis­sa est.

Chanel
Chanel
Chanel
Chanel
Share
Get Adobe Flash player