Automne-Hiver 2008–2009 — Anne Valérie Hash
Un très bon cru, cette haute couture baptisée Elements III. Anne Valérie Hash revendique une inspiration qui prend racine dans le monde végétal, pour une collection très stylisée, sans imprimés fleuris. Les lignes sont pures, le travail délicat mais pas fragiles. Ainsi la double blouse en organza de soie écru à grand bénitier devant, est dopée par un pantalon net en crêpe de soie ivoire, la veste de smoking en casimir noir à col d’organza se porte sur un slim de satin… Même la robe longue à col roulé, en panneaux de dentelle sur organza, est gagnée par ce travail de simpli- fication. On note au passage les très beaux bijoux aux formes organiques de Naomi Filmer.
Automne-Hiver 2008–2009 — Alexis Mabille
Second défilé pour le créateur qui affine son propos avec une collection plus graphique aux décors moins chargés. Si la malice d’un jeu féminin-masculin domine toujours, l’humour gagne en subtilité. Les nœuds, signature maison (Mabille fit à ses débuts des nœuds pap décalés), atterrissent aux talons de stilettos ou piqués dans la chevelure des belles. Les plastrons de smoking remplacent les décolletés sur les fourreaux grand soir. C’est strict et chic. Pour les messieurs, car Alexis Mabille décline une couture mixte, la sauce est plus corsée. Veston cardigan gansé, costume-pyjama, pantalon-bijou pavé de strass… Des habits de lumière pour les confidents de ses clientes, davantage que le vestiaire de leur financier de mari.
Automne-Hiver 2008 — Adeliné André
C’est toujours et jamais la même chose chez Adeline André, fidèle à sa chapelle et à son vocabulaire stylistique. Ses vêtements sans boutonnages, ses robes à trois ou quatre emmanchures, ses poches-oreilles, son manteau cardigan à dos libre ou la robe-pantalon tourné définissent le style André : pur, monacal parfois, jouant sur le morphing des coupes. La palette de bleu offshore, de jaune genêt, zest, brume, lait, nuage, opale ou cardinal fait partie de sa poésie. Celle des mots et des vêtements. La « nanorobe » coupée dans le biais, à encolure et ourlet retourné, ainsi que la robe jambe libre, oscillent entre futurisme et démode, car la créatrice échappe à toute datation.