Donna Karan intitule sa collection « Le pouvoir de New York ».
L’idée : livrer une garde-robe qui « rende puissante
et qui rassure, qui inspire les sens et touche l’âme ».
Pour la note jazzy artistique, elle invite en performance live le musicien
conceptuel Eric Lewis qui se lance dans un corps à corps féroce
avec son piano à queue, pour la bande son du défilé
dédié à Manhattan. L’humeur est à l’opulence
ostensible, avec une rafale de gantelets et tours de cou en fourrure à
poils longs, de colliers multirangs or, argent, bois ou cuir, des créations
signées Robert Lee Morris. Ils se posent sur une silhouette étirée
en longueur, avec ourlets sous les genoux pour les jupes pinceau rétro
décorées de perles argentées en all-over. Deux basiques
se partagent la vedette : la veste monumentale à col châle,
bavoir ou officier, toujours ceinturée très serrée,
et la robe en jersey fin, drapée soyeuse et coulante. La première
s’interprète en cashmere, alpaga brossé, peau retournée,
cuir ou veau velours dans des tons d’anthracite, bitume, cognac
ou camel. Les variations sur les cols volumineux évoquent les Eighties,
jusqu’au retour de la veste d’homme piquée au boyfriend
et ceinturée de cuir marron, époque Hannah et ses soeurs
en référence. A l’opposé, la robe toge d’odalisque
coupée en biais, tout en plis sensuels, s’électrise
parfois de tons purple ou rubis et se cale sur des boots d’esprit
gladiator. Elle suggère une féminité haut-de-gamme
et sophistiquée qui semble, pour Donna Karan, la seule réponse
pertinente à la crise.
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